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Vendre un bien avec un locataire en place : contraintes légales et conseils pour réussir

Vente d’un bien loué : comprendre le cadre légal

Vendre un bien immobilier occupé par un locataire est une démarche encadrée par la loi. Cette situation, bien que fréquente, soulève des questions aussi bien chez le propriétaire vendeur que chez l’acquéreur potentiel. En France, le droit du locataire est protégé, et certaines règles doivent être rigoureusement respectées pour éviter recours ou litiges.

La première étape est de déterminer si le bien est loué en meublé ou vide. Cette distinction a son importance car elle influe sur les conditions de résiliation du bail et sur les prérogatives du locataire. Un bien loué vide est généralement soumis à un bail de 3 ans, reconductible tacitement. Pour un logement meublé, la durée du bail est en principe d’un an renouvelable. Dans les deux cas, le locataire bénéficie d’un droit au maintien dans les lieux.

Dans le cadre d’une vente avec un locataire en place, plusieurs options se présentent au bailleur. Il pourra soit attendre la fin du bail pour vendre libre, soit vendre avec le locataire en place. Cette seconde option est plus rapide, mais souvent moins simple.

Les droits du locataire lors d’une vente occupée

En cas de vente d’un logement occupé, le droit de préemption est un principe clé. Il s’applique uniquement lorsque le propriétaire souhaite vendre un bien vide, c’est-à-dire à l’issue d’une fin de bail avec congé pour vente. Le locataire est alors prioritaire pour acheter le bien aux mêmes conditions que celles proposées au public.

En cas de vente d’un bien loué sans fin de bail, le locataire ne bénéficie pas de ce droit de préemption. Il continue tout simplement à occuper le logement selon les termes de son contrat. Cela signifie que l’acheteur du bien devient, dès la signature de l’acte de vente, le nouveau bailleur. Il reprend donc toutes les obligations inhérentes au contrat de location en cours : montant du loyer, durée restante du bail, dépôt de garantie, etc.

Il est essentiel d’informer le locataire du changement de propriétaire, par lettre simple ou recommandée. Celui-ci n’a pas à quitter les lieux, à moins qu’un nouveau congé en bonne et due forme ne soit délivré, à échéance du bail.

Avantages et inconvénients de vendre un bien occupé

Vendre un bien immobilier avec un locataire en place présente des avantages mais aussi des contraintes. Il est important de les connaître pour faire un choix éclairé.

  • Avantages : La présence d’un locataire peut être un atout pour un investisseur. En effet, l’acquéreur dispose immédiatement d’un revenu locatif sécurisé. C’est aussi un gain de temps : nul besoin de relouer le bien après la vente. Pour le propriétaire vendeur, la transaction peut être plus rapide si elle vise un public d’investisseurs avertis.
  • Inconvénients : À l’inverse, la vente est souvent réalisée à un prix inférieur à celui d’un bien libre. La décote observée varie généralement entre 10 % et 20 %, selon l’état du logement, la durée restante du bail et le montant du loyer perçu. De plus, vendre à un particulier qui cherche une résidence principale devient plus compliqué.

Informer l’acquéreur : transparence et obligations

Lorsqu’un propriétaire vend un bien occupé, il est légalement tenu de transmettre certains éléments à l’acquéreur. Cela fait partie des obligations d’information en immobilier. Le contrat de location en cours est un document fondamental. Il doit être annexé au compromis de vente.

L’état des lieux d’entrée, le montant du dépôt de garantie, les quittances de loyers, ainsi que le respect des diagnostics obligatoires (DPE, amiante, plomb, etc.) sont également des pièces que l’acheteur est en droit d’exiger. Plus la documentation est claire, plus la vente se fera dans de bonnes conditions.

Un investisseur souhaitera également s’assurer que le locataire est solvable et à jour de ses loyers. En cas d’arriérés, cela peut constituer un risque. Le vendeur a donc tout intérêt à régulariser la situation avant la vente ou à accorder une décote.

Comment valoriser un bien vendu avec un locataire en place ?

Le prix de vente d’un bien loué peut être optimisé si certaines conditions sont réunies. Il est possible de valoriser le bien en insistant sur son rendement locatif. Un investisseur regardera avec attention le taux de rendement net, la vacance locative éventuelle, le niveau de charges et la qualité du locataire.

Pour séduire un acquéreur, voici quelques leviers :

  • Fournir un historique précis des loyers perçus
  • Présenter des travaux récents ou une bonne gestion de la copropriété
  • Mettre en avant une zone géographique à forte demande locative
  • Proposer une rentabilité nette cohérente avec le marché

Un bien occupé peut devenir un produit d’appel intéressant pour un investisseur. Il est donc pertinent de faire réaliser une estimation par un professionnel afin de définir une stratégie de valorisation adaptée.

Conseils pratiques pour réussir sa vente

Pour maximiser ses chances de vendre rapidement et dans de bonnes conditions un bien loué, plusieurs astuces peuvent être mises en œuvre :

  • Préparez un dossier complet : bail, quittances, diagnostics, état des lieux, taxes foncières, justificatifs de charges, etc.
  • Anticipez la vente : en prévenant le locataire, même si aucune obligation légale de congé n’existe en cas de vente occupée. Cela permet d’entretenir une relation sereine.
  • Ciblez les bons acquéreurs : investisseurs particuliers ou professionnels, fonds de placement, SCI ou LMNP selon le type de location.
  • Mettez en valeur le potentiel locatif : loyer mensuel, rentabilité brute, tension locative du quartier.
  • Faites accompagner la transaction : un notaire ou un agent immobilier spécialisé dans l’investissement locatif peut faciliter la vente et rassurer les acheteurs.

Un conseil : éviter toute situation de flou. Un acheteur mal informé est un acheteur hésitant. En immobilier, la transparence est mère de confiance.

Fiscalité et cession d’un bien immobilier loué

La vente d’un bien immobilier s’accompagne inévitablement de considérations fiscales. Si le logement constitue une résidence secondaire (donc un investissement locatif), le vendeur sera potentiellement soumis à l’impôt sur la plus-value immobilière. Celle-ci est calculée sur la différence entre le prix d’achat (augmenté des frais d’acquisition et d’éventuels travaux) et le prix de cession.

Une exonération est possible après 22 ans de détention pour l’impôt sur le revenu, et 30 ans pour les prélèvements sociaux. Il peut donc être stratégique de temporiser la vente si l’on est proche de ces seuils. La déclaration de la plus-value se fait via le notaire le jour de la vente, ce qui simplifie les démarches pour le vendeur.

Enfin, les professionnels en LMNP (Loueur en meublé non professionnel) ou LMP (professionnel) devront également se pencher sur la possibilité d’un amortissement comptable ou d’une taxation selon le régime réel. Dans tous les cas, une consultation avec un conseiller fiscal est recommandée.

Article rédigé par Sébastien, rédacteur du site Accord Immobilier depuis 2020.

Sebastien

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