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Résidences secondaires : fiscalité, législation et pièges à éviter en 2024

La fiscalité des résidences secondaires en 2024 : ce qu’il faut savoir

Posséder une résidence secondaire est un rêve pour beaucoup, mais ce rêve s’accompagne de réalités fiscales qu’il est essentiel de maîtriser. En 2024, la fiscalité qui s’applique aux résidences secondaires en France reste complexe et évolutive. De la taxe foncière à la surtaxe d’habitation, en passant par l’imposition sur les plus-values, chaque propriétaire doit comprendre les mécanismes pour éviter les mauvaises surprises.

Contrairement à la résidence principale, la résidence secondaire ne bénéficie pas d’allègements fiscaux majeurs. Elle est souvent considérée comme un bien de confort et, à ce titre, davantage imposée.

Taxe foncière et taxe d’habitation : des montants en hausse

La taxe foncière reste, pour tous les types de biens immobiliers, une charge incontournable. Toutefois, pour les résidences secondaires, elle peut s’avérer particulièrement lourde. En 2024, les bases de calcul ont été revalorisées de plus de 7%, impactant directement le montant dû.

Quant à la taxe d’habitation, si elle a été supprimée pour les résidences principales, elle est maintenue pour les résidences secondaires. Et bien souvent, les communes touristiques n’hésitent pas à appliquer une majoration, pouvant aller jusqu’à 60% du montant initial. Cette surtaxe d’habitation vise à dissuader la rétention de biens et à favoriser la location ou la vente.

Il est important de vérifier si la commune où se situe votre bien applique cette surtaxe. Cela est fréquent dans les zones tendues, notamment sur le littoral, en montagne ou dans les villes patrimoniales.

Imposition sur la plus-value en cas de revente

La vente d’une résidence secondaire entraîne une imposition sur la plus-value immobilière. Cette dernière est calculée comme la différence entre le prix d’acquisition (majoré des frais et travaux éventuels) et le prix de revente. Contrairement à la résidence principale, il n’existe pas d’exonération immédiate.

Des abattements pour durée de détention s’appliquent :

  • à partir de 6 ans de détention, l’abattement croît progressivement,
  • la plus-value est exonérée d’impôt sur le revenu après 22 ans,
  • et de prélèvements sociaux après 30 ans.

Il est par ailleurs possible, sous conditions, de bénéficier d’une exonération lorsque le produit de la vente est utilisé pour financer l’achat de la résidence principale, dans un délai de deux ans.

Résidences secondaires et législation 2024 : les règles à connaître

Outre la fiscalité, les règles législatives encadrant les résidences secondaires évoluent aussi. En 2024, plusieurs lois et dispositifs viennent renforcer le contrôle de l’utilisation de ces biens, en particulier dans les zones à forte tension immobilière.

La réglementation sur la location saisonnière

Un des principaux usages des résidences secondaires est la mise en location via des plateformes comme Airbnb. Si le complément de revenu est intéressant, l’activité de location meublée touristique est désormais très encadrée :

  • En zone tendue, une déclaration préalable en mairie est souvent obligatoire.
  • Des seuils de durée (souvent 120 jours par an maximum) peuvent s’appliquer.
  • Dans certaines grandes villes comme Paris, Lyon ou Nice, il faut compenser la location en transformant un local commercial en habitation, ce qui complique fortement la donne.

Les contrôles s’intensifient en 2024, avec des amendes élevées à la clé en cas de non-respect. Il est donc fortement conseillé d’être conforme à la règlementation locale.

Les pièges à éviter lors de l’achat d’une résidence secondaire

Acheter une résidence secondaire implique un réel engagement financier et administratif. Les erreurs courantes peuvent vite rendre cette acquisition moins avantageuse qu’espéré. Voici les principaux pièges à éviter en 2024 :

  • Minimiser les coûts annexes : entretien, charges de copropriété, travaux, impôts locaux… Ils peuvent représenter plusieurs milliers d’euros par an.
  • Ignorer la localisation : un bien difficile d’accès, éloigné des commodités ou dans une région en perte démographique peut entraîner une décote à la revente.
  • Ne pas anticiper la revente : certaines zones surcotées aujourd’hui pourraient ne plus attirer dans dix ans, impactant la valorisation du bien.
  • Oublier la succession : la transmission d’une résidence secondaire est soumise aux droits de succession et peut créer des tensions entre héritiers si la répartition n’est pas anticipée.

Assurance et patrimoine : bien protéger sa résidence secondaire

La protection de votre résidence secondaire est également à anticiper. Contrairement à la résidence principale, elle est souvent inoccupée plusieurs mois de l’année, ce qui accentue les risques de cambriolages, dégâts des eaux ou sinistres. Il est impératif de choisir une assurance adaptée :

  • Vérifiez que le contrat couvre les périodes vacantes.
  • Ajoutez des options spécifiques comme la protection juridique ou les garanties contre le vandalisme.
  • Pensez à la domotique et à la télésurveillance, souvent exigées pour optimiser les remboursements en cas de sinistre.

Certains contrats d’assurance habitation s’adaptent aux résidences secondaires, mais leur coût est généralement supérieur. Comparer les offres reste la meilleure stratégie.

Les aides à l’investissement locatif en résidence secondaire sont limitées

Contrairement aux logements neufs destinés à la résidence principale ou à la location longue durée (type dispositif Pinel), les résidences secondaires n’ouvrent droit à aucun crédit d’impôt ni réduction fiscale spécifique, sauf cas très particuliers tels que :

  • La reprise d’une activité commerciale (ancienne auberge ou gîte par exemple).
  • L’investissement dans des zones de revitalisation rurale, sous conditions.

Il est donc primordial de bien calculer la rentabilité d’un tel bien immobilier en intégrant l’ensemble des coûts directs et indirects.

Vers une pression politique accrue sur les résidences secondaires

En 2024, le débat sur les résidences secondaires prend de l’ampleur. Face à la pénurie de logements dans certaines régions, plusieurs élus militent pour un durcissement fiscal concernant ces biens. Des propositions de loi visent à limiter leur nombre, imposer de nouvelles surtaxes ou encore créer une redevance spécifique dans les zones à forte tension.

Si aucun changement radical n’a encore été voté, les tendances politiques indiquent une volonté de favoriser le logement résidentiel au détriment des biens vacants ou partiellement occupés.

Résidence secondaire : entre plaisir personnel et responsabilité patrimoniale

Devenir propriétaire d’une résidence secondaire est une décision patrimoniale majeure. Que ce soit pour en faire une maison de vacances, la louer ou préparer une future retraite, il s’agit d’un investissement qui doit être mûrement réfléchi.

Fiscalité, gestion administrative, législation, coûts cachés : chaque aspect doit être pris en compte avec rigueur. S’entourer d’un conseiller en gestion de patrimoine, d’un notaire ou d’un expert immobilier peut éviter bien des désillusions.

Enfin, n’oublions pas que le plaisir d’en profiter, en famille ou entre amis, reste la meilleure des raisons pour franchir le pas — à condition que cela ait été bien préparé.

Sébastien, rédacteur du site Accord Immobilier depuis 2020.

Sebastien

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