Accord Immobilier

Votre Guide pour réussir dans l'immobilier

Home » investissement locatif Airbnb : comment les villes tentent de limiter les locations airbnb

investissement locatif Airbnb : comment les villes tentent de limiter les locations airbnb

Souhaitant réglementer le marché immobilier et prévenir les déséquilibres urbains, de nombreuses villes à travers le monde adoptent des mesures pour limiter les locations Airbnb. L’objectif principal est de protéger l’offre de logements disponibles pour les résidents permanents et d’endiguer la spéculation immobilière qui découle souvent de l’utilisation massive de ces plateformes de location. Cet article examinera les différentes stratégies employées par les municipalités pour contrôler cette tendance croissante et les divers impacts économiques et sociaux qu’elles engendrent.

Les réglementations imposées pour plafonner la durée des locations

Dans de nombreuses villes, une des premières mesures en vigueur pour réguler les locations Airbnb concerne la limitation de la durée de location. En France, Paris impose un maximum de 120 jours par an pour la mise en location de résidences principales. Cette mesure vise à dissuader les propriétaires de changer leur bien en un hôtel déguisé, préservant ainsi le marché locatif traditionnel.

Ce type de régulation se retrouve également à l’international. À New York, plusieurs législations exigent qu’une location de moins de 30 jours ne soit autorisée que si le propriétaire réside dans l’appartement pendant la durée du séjour locatif. Cette règle garantit que les logements ne deviennent pas des hébergements temporaires en permanence, limitant leur disponibilité pour les habitants de la ville.

Enregistrement obligatoire des locations Airbnb

Une autre méthode utilisée par les municipalités consiste à rendre obligatoire l’enregistrement des biens destinés à la location courte durée. Ainsi, les propriétaires doivent obtenir un numéro d’enregistrement avant de pouvoir louer leur logement sur des plateformes comme Airbnb. Cette procédure permet aux autorités de suivre et de contrôler efficacement la prolifération des locations saisonnières.

Par exemple, Barcelone exige que tous les logements touristiques soient enregistrés et obtiennent une licence de la ville. L’absence de cette licence peut entraîner de lourdes amendes pour les propriétaires et les plateformes de location.

Respect des normes de sécurité et de qualité

En plus des mesures de durée et d’enregistrement, plusieurs villes mettent en place des exigences strictes en matière de sécurité et de qualité pour les logements mis en location sur Airbnb. Ces normes incluent souvent des inspections pour vérifier que les logements respectent les règlements de construction, les codes de sécurité incendie et que les propriétaires ne dépassent pas un certain seuil sonore pour minimiser les nuisances de voisinage.

À Tokyo, par exemple, les propriétaires doivent se conformer à des règlements rigides concernant la sécurité et l’accessibilité, et réaliser des inspections de santé et de sécurité régulièrement. Ces mesures visent à assurer la sûreté et le confort des locataires tout en maintenant la tranquillité dans les quartiers résidentiels.

Taxes supplémentaires et fiscalité dissuasive

Pour contrôler l’impact économique des locations Airbnb sur le marché immobilier local, plusieurs municipalités ont introduit des taxes spécifiques. Ces taxes visent à rétablir une équité fiscale entre les locations courte durée et les hôtels traditionnels, tout en augmentant les fonds pour des projets d’intérêt général.

De nombreuses villes imposent une taxe de séjour que les locataires doivent payer. À Los Angeles, les hôtes doivent collecter et remettre une taxe sur l’hébergement à court terme, ce qui contribue à financer les infrastructures publiques et les services municipaux. En France, la taxe de séjour, ajoutée à la taxe de location Airbnb, alourdit la fiscalité sur ces pratiques, encourageant les propriétaires à envisager des locations longue durée plus stables.

Zones d’exclusion et limitation des capacités

Pour éviter la surpopulation touristique dans certains quartiers ou protéger des zones spécifiques, certaines villes délimitent des zones d’exclusion où les locations Airbnb sont totalement interdites ou sévèrement restreintes.

Amsterdam a mis en place une politique interdisant les locations de courte durée dans certaines zones centrales de la ville afin de préserver son caractère authentique et résidentiel. De même, San Francisco limite le nombre de jours par an où une résidence principale peut être louée, et restreint les nouvelles inscriptions dans certaines zones à forte densité touristique.

Coopération avec les plateformes de location

Pour rendre ces régulations plus efficaces, plusieurs villes travaillent directement avec les plateformes comme Airbnb. Cette coopération permet de s’assurer que les règles locales sont respectées, et que les plateformes jouent un rôle actif dans la régulation du marché immobilier.

En 2016, Airbnb a accepté de se conformer avec la ville de New York en supprimant les annonces non conformes à la réglementation locale. Ce partenariat permet aux villes de mieux contrôler les offres en ligne et de faire appliquer les règles plus strictement, limitant ainsi les abus potentiels.

Cette collaboration se manifeste aussi par l’auto-limitations des capacités d’Airbnb de filtrer les annonces illégales. Ainsi, Mosco a instauré un accord avec Airbnb pour retirer toutes les annonces ne respectant pas les règlementations locales.

Impacts florissants sur le marché immobilier et le tourisme

Ces régulations ont des impacts significatifs sur le marché immobilier et le tourisme local. D’un côté, elles contribuent à modérer les prix des logements et à augmenter la disponibilité pour les résidents permanents. De l’autre, elles réduisent les revenus potentiels des propriétaires et affectent l’offre touristique de la ville.

À Lisbonne, la limitation des locations de courte durée a permis une baisse des prix immobiliers dans les quartiers les plus touristiques, facilitant l’accès à la propriété pour les résidents locaux. Cependant, cette régulation peut également entraîner une diminution des revenus des propriétaires et affecter l’attractivité touristique de la ville.

En résumé, les villes présentent des stratégies variées et complexes pour réguler les locations Airbnb. Ces mesures, bien que nécessaires pour équilibrer les marchés immobiliers et maintenir les infrastructures urbaines, doivent être continuellement adaptées aux dynamiques changeantes des villes pour maximiser leurs effets bénéfiques.

Sebastien, rédacteur du site Accord Immobilier depuis 2020.

Sebastien

Revenir en haut de page