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Combien prend une agence immobiliere pour gerer une location : frais, services et comparatif

Mettre un bien en location, c’est un peu comme confier sa voiture à un autre conducteur : on peut le faire soi-même, ou passer par un professionnel qui gère les clés, l’entretien et les imprévus. Sauf qu’en immobilier, la grande question revient toujours : combien prend une agence immobilière pour gérer une location… et est-ce que ça les vaut vraiment ?

Après quinze ans à accompagner propriétaires et locataires, je peux vous le dire : le « coût » d’une agence ne se résume pas à un pourcentage. Il dépend des services inclus, du type de bien, de la ville, de votre profil… et de votre tolérance au stress quand le locataire ne paie plus ou que la chaudière lâche un dimanche soir.

Voyons ensemble, de façon claire et concrète, ce que facture une agence pour gérer une location, ce qui est encadré par la loi, et dans quels cas l’intermédiaire est un vrai investissement plutôt qu’une simple dépense.

Location : quels services une agence prend-elle réellement en charge ?

Avant de parler chiffres, il faut parler services. Une bonne gestion locative, ce n’est pas juste « encaisser les loyers ». Une agence peut intervenir à deux niveaux distincts :

1. La mise en location du bien (ce qui se passe avant l’arrivée du locataire) :

  • estimation du loyer en fonction du marché local
  • prise de photos, rédaction et diffusion de l’annonce
  • gestion des contacts, filtrage des candidats
  • organisation et réalisation des visites
  • étude des dossiers des candidats (revenus, garanties, historique)
  • rédaction du bail conforme à la réglementation (qui évolue souvent)
  • réalisation de l’état des lieux d’entrée
  • 2. La gestion locative au quotidien (pendant que le locataire est en place) :

  • encaissement des loyers et des charges
  • relances en cas de retard de paiement
  • révision annuelle du loyer (en respectant l’IRL et les règles légales)
  • régularisation des charges
  • suivi des petits travaux et réparations
  • interface avec le locataire en cas de litige ou de souci dans le logement
  • préparation des documents comptables pour votre déclaration de revenus fonciers
  • état des lieux de sortie et calcul éventuel des retenues sur dépôt de garantie
  • Ensuite viennent les options, comme l’assurance loyers impayés, la vacance locative garantie, la protection juridique… qui s’ajoutent au coût de base.

    Retenez déjà une chose : une agence sérieuse vous facturera ce qu’elle fait réellement. Si l’offre se résume à deux lignes avec un pourcentage « tout compris » sans détail, gardez l’œil ouvert.

    Les honoraires de location : ce que peuvent payer le propriétaire et le locataire

    Pour la mise en location, les honoraires sont encadrés par la loi ALUR dès lors que le logement est la résidence principale du locataire. Ils sont partagés entre le bailleur et le locataire, mais pas forcément à 50/50.

    Les prestations pouvant être facturées au locataire sont limitées à :

  • la visite du logement
  • la constitution du dossier du locataire
  • la rédaction du bail
  • l’état des lieux d’entrée
  • Pour ces prestations, les honoraires sont plafonnés côté locataire :

  • entre 8 et 12 € TTC par m² de surface habitable pour visites / dossiers / bail (plafond variable selon les zones tendues ou non)
  • 3 € TTC par m² pour l’état des lieux d’entrée
  • Côté propriétaire, l’agence peut facturer davantage, notamment pour :

  • la mise en valeur du bien (photos pro, home staging léger)
  • la diffusion plus large de l’annonce
  • le temps passé à comparer et sécuriser les dossiers
  • En pratique, pour un appartement de 50 m² en zone tendue, on peut avoir par exemple :

  • honoraires locataire : 13 €/m² (10 € visites/bail + 3 € état des lieux) soit 650 € TTC
  • honoraires propriétaire : 500 à 900 € TTC selon l’agence et le niveau de service
  • Dans certains marchés tendus, j’ai déjà vu des propriétaires économiser une centaine d’euros en allant au moins cher… pour finalement se retrouver avec un locataire mal sélectionné, un impayé dès le 5e mois, et une procédure longue derrière. Les quelques centaines d’euros économisés leur ont coûté plusieurs milliers d’euros sur deux ans.

    La gestion locative : les pourcentages pratiqués par les agences

    Une fois le locataire en place, commence la gestion locative. C’est là qu’intervient le fameux pourcentage du loyer qui fait souvent hésiter les propriétaires.

    Fourchettes habituelles en France (hors options) :

  • 5 à 7 % TTC des loyers encaissés : fourchette basse, souvent pour la gestion de base sans assurance loyers impayés
  • 7 à 9 % TTC : fourchette classique pour une gestion complète dans les grandes villes ou pour des services plus personnalisés
  • Ce pourcentage s’applique en général sur le loyer charges comprises, mais ce point doit être précisé dans le mandat. Certains appliquent le taux sur le loyer hors charges, d’autres sur le tout. Cette nuance peut représenter plusieurs dizaines d’euros par mois selon le montant des charges.

    Des frais complémentaires peuvent s’ajouter :

  • frais de dossier à la signature du mandat
  • frais d’édition d’attestation (banque, CAF…) parfois facturés
  • frais pour les relances par courrier recommandé
  • frais pour suivi de gros travaux (ravalement, changement chaudière…) : souvent un pourcentage du montant des travaux
  • Ces frais annexes doivent être clairement mentionnés. Une gestion à 6 % d’un côté peut être plus chère qu’une gestion à 7 % ailleurs si la première multiplie les lignes supplémentaires.

    Assurance loyers impayés : un coût en plus, une angoisse en moins

    L’un des sujets majeurs pour les bailleurs : comment se protéger contre les impayés ?

    La plupart des agences proposent une assurance loyers impayés (GLI) optionnelle. Son coût vient s’ajouter aux frais de gestion :

  • en général entre 2 et 3,5 % TTC du loyer charges comprises
  • Cette assurance peut couvrir :

  • les loyers et charges impayés (souvent dans la limite d’un plafond, par exemple 70 000 €)
  • les dégradations immobilières (dans une certaine limite)
  • les frais de contentieux et de procédure
  • Concrètement, si vous payez 7 % de gestion + 3 % de GLI, votre coût total sera d’environ 10 % du loyer. Sur le papier, cela peut paraître élevé. Dans les faits, lorsque survient un impayé long, c’est souvent cette ligne de dépense qui « sauve » le rendement global de l’investissement.

    Attention toutefois : vérifier les conditions d’éligibilité des locataires. L’agence devra respecter les critères de l’assureur (taux d’effort, type de contrat de travail, garanties) au risque de voir une partie de la couverture remise en cause plus tard.

    Un exemple chiffré concret : combien reste-t-il vraiment au propriétaire ?

    Imaginons un appartement à 700 € de loyer + 80 € de charges, soit 780 € charges comprises.

    Option A : gestion sans assurance loyers impayés à 7 % TTC

  • 7 % de 780 € = 54,60 € TTC par mois
  • coût annuel : 55 € x 12 ≈ 660 € TTC
  • Option B : gestion + GLI à 10 % TTC

  • 10 % de 780 € = 78 € TTC par mois
  • coût annuel : 78 € x 12 = 936 € TTC
  • Dans l’option B, il vous reste donc, avant impôts et charges diverses :

  • 780 € – 78 € = 702 € encaissés chaque mois
  • La différence entre les deux options représente 276 € par an. Pour ce montant, vous transférez à l’agence (et à l’assureur) le risque d’un impayé long et souvent très coûteux. À vous de voir où se situe votre seuil de tranquillité d’esprit.

    Ajoutez à cela que la majeure partie de ces frais est déductible de vos revenus fonciers, ce qui en réduit le coût réel après impôt. Sur ce point, un petit échange avec votre expert-comptable ou votre conseiller fiscal n’est jamais de trop.

    Agence traditionnelle, agence en ligne, gestion directe : que comparer exactement ?

    On voit fleurir depuis quelques années des offres de gestion « low cost » ou 100 % en ligne. Sur le papier, les pourcentages sont parfois très attractifs : 3 à 5 % de gestion, voire des formules à l’abonnement fixe.

    Voici les principales options qui s’offrent à vous :

    1. Agence immobilière de proximité

  • contact humain, suivi personnalisé
  • connaissance fine du marché local et des profils de locataires
  • réactivité en cas de problème sur place (intervention artisans…)
  • coût : souvent 6 à 9 % de gestion, avec ou sans GLI
  • 2. Plateformes de gestion locative en ligne

  • tarifs attractifs, interface numérique pratique
  • centralisation des documents, suivis automatisés
  • suivi à distance, moins « incarné »
  • coût : 3 à 6 % souvent, parfois avec options payantes pour certains services
  • 3. Gestion directe par le propriétaire

  • coût financier minimal (annonces sur sites entre particuliers, modèles de bail, etc.)
  • temps et énergie à consacrer : visites, sélection des dossiers, suivi, travaux, relances…
  • risque d’erreurs juridiques ou de manque de rigueur sur la sélection des locataires
  • J’ai vu des propriétaires très à l’aise en gestion directe, parce qu’ils avaient du temps, un bon niveau de connaissances juridiques et une certaine aisance relationnelle. J’ai aussi vu l’inverse : un bail signé à la va-vite, des clauses illégales, un état des lieux bâclé sur un coin de table, et un contentieux qui aurait pu être évité.

    Votre choix doit donc se faire non seulement sur le coût, mais aussi sur :

  • votre disponibilité
  • votre appétence pour l’administratif et le juridique
  • la distance entre vous et le bien loué
  • la complexité potentielle du bien (copropriété, travaux à prévoir, quartier sensible…)
  • Comment lire (et négocier) un mandat de gestion locative ?

    Le document clé, c’est le mandat de gestion locative. C’est lui qui fixe noir sur blanc ce que l’agence fera pour vous… et ce que cela vous coûtera.

    Quelques points à passer au crible :

  • base de calcul des honoraires : loyer seul ou loyer + charges ? TTC ou HT ?
  • durée du mandat : souvent un an, reconductible par tacite reconduction
  • conditions de résiliation : délais de préavis, pénalités éventuelles
  • inclusions précises : relances, suivi des travaux, représentation aux assemblées de copropriété…
  • frais annexes : tout ce qui est facturé hors pourcentage, et dans quelles conditions
  • gestion de la vacance : l’agence est-elle rémunérée en l’absence de locataire ? (en principe non, mais certains frais peuvent rester dus)
  • Sur la partie financière, la marge de négociation existe parfois, surtout si :

  • vous confiez plusieurs biens
  • le bien est situé dans un secteur très demandé
  • vous acceptez de souscrire aussi d’autres services (location + gestion + GLI par exemple)
  • Mais n’oubliez pas : tirer les honoraires vers le plus bas n’est pas toujours la meilleure idée. Une agence qui rogne trop ses marges risque de réduire d’autant le temps et les moyens consacrés à votre bien.

    Dans quels cas la gestion par agence est particulièrement pertinente ?

    Certains profils de propriétaires ont, à mon sens, tout intérêt à déléguer :

  • vous habitez loin du bien (autre région, voire à l’étranger)
  • vous avez un emploi prenant et peu de disponibilité en journée
  • vous débutez dans l’investissement locatif et n’êtes pas à l’aise avec les textes de loi
  • le bien se situe dans une grande ville avec forte rotation des locataires
  • vous avez plusieurs biens à gérer et ne voulez pas en faire un deuxième métier
  • Dans ces cas-là, les frais d’agence deviennent plutôt le prix de votre sérénité et d’une certaine professionnalisation de votre patrimoine.

    À l’inverse, si :

  • vous avez du temps
  • le bien est proche de chez vous
  • vous aimez suivre de près vos investissements
  • alors la gestion directe peut se défendre, éventuellement en vous faisant accompagner ponctuellement par des professionnels (notaire, avocat, expert-comptable) pour sécuriser les moments clés.

    Les erreurs fréquentes des propriétaires au moment de choisir leur agence

    Après des centaines de mandats signés et quelques ratés rattrapés, voici les écueils que je vois le plus souvent :

  • Choisir uniquement sur le pourcentage : 1 % de moins, mais une réactivité divisée par deux, ça se paie vite en vacance locative et en tensions avec le locataire.
  • Ne pas vérifier la solidité de l’agence : carte professionnelle à jour, assurance RCP, garantie financière… Ce n’est pas la partie la plus glamour, mais elle est essentielle.
  • Ignorer les avis (et leur cohérence) : un ou deux avis négatifs isolés ne veulent pas dire grand-chose ; un flot continu de retours sur le manque de suivi, si.
  • Mal comprendre les limites de la GLI : toutes les garanties ne se valent pas. Montant maximum indemnisé, durée, franchise… Prendre le temps de comparer est crucial.
  • Négliger la qualité de la sélection des locataires : c’est pourtant là que tout se joue. Un bon gestionnaire passera plus de temps sur les dossiers qu’en visites… et c’est une excellente nouvelle pour vous.
  • Et maintenant, comment avancer ?

    Si vous êtes au moment où vous hésitez encore entre gestion directe et agence, ou entre plusieurs professionnels, posez-vous ces quelques questions :

  • Combien vaut une heure de mon temps… et combien de temps la gestion locative va-t-elle réellement me prendre par mois ?
  • Suis-je prêt à gérer un impayé ou un conflit avec un locataire seul, en respectant toutes les procédures ?
  • Est-ce que je préfère maximiser chaque euro, ou sécuriser mon investissement dans la durée avec un intermédiaire ?
  • Ensuite, n’hésitez pas à demander plusieurs propositions d’agences, avec un détail précis des services et un exemple chiffré à partir du loyer que vous visez. C’est souvent en mettant les offres côte à côte, noir sur blanc, que la meilleure option apparaît.

    L’immobilier n’est pas qu’une affaire de briques et de pourcentages : c’est aussi une histoire de confiance, de temps disponible et de tranquillité d’esprit. Que vous gériez seul ou accompagné, l’essentiel est de le faire en connaissance de cause… et avec des chiffres clairs en tête.

    Sebastien

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